Batwoman par Rucka et JH Williams III
Jeudi 30 juin 2011Issue de la série 52, la nouvelle Batwoman a fait couler beaucoup d’encre lors de sa création car DC avait mis en avant son homosexualité à l’époque. Très vite, Batwoman a été perçue comme une sorte de « gadget » utilisé dans la communication de DC envers la communauté gay et, au final, lorsqu’il a été annoncé que Batwoman serait un temps l’héroïne de Detective Comics, autant dire que les attentes étaient basses concernant la viabilité du personnage. Il faut aussi dire que, jusqu’à présent, aucun pendant féminin à Batman ne réussissait à tenir la comparaison face à leur homologue masculin. Les deux Batgirls ont tout au plus intéressé quelques fanboys, mais n’ont pas suscité beaucoup d’enthousiasme dès-avis du grand public. Batwoman, avec la communication racoleuse et maladroite de DC, est donc accueillie avec beaucoup de méfiance.
La destinée de Batwoman est confiée à son créateur dans 52, le scénariste Greg Rucka, et au dessinateur JH Williams III. Ses aventures tirées de Detective Comics seront compilées en album aux USA et tout récemment en France grâce à Panini sous le titre « Batwoman : Elégie pour une ombre ». Cet album fait suite aux aventures de l’héroïne dans la série 52. Batwoman est toujours confrontée à une secte connue sous le nom du Culte du Crime. Elle va se heurter à la nouvelle dirigeante de ce culte criminel, la mystérieuse Alice qui ne s’exprime qu’en citant du Lewis Caroll. L’histoire nous éclaire aussi sur les origines de Batwoman.
Je ne vais pas faire de mystère sur ce que j’ai pensé de cet album : c’était vraiment très bon et il y a des chances que ce soit le meilleur comic-book de l’été. Si la communication de DC du style « les minorités sont représentées dans nos comics » pouvait faire peur, le talent de Greg Rucka sur les héroïnes féminines et sur les ambiances polar dissipe tout soupçon. Rucka réussit l’exploit de faire de Batwoman une héroïne de premier plan. D’ailleurs, Grant Morisson ne s’y trompera pas puisque Batwoman sera intégré sur un story-arc de Batman et Robin, ce qui est une excellente reconnaissance du travail de Rucka. Les planches de Williams sont magnifiques et très surprenantes par leur composition et leur cadrage. On sent qu’un soin particulier a été apporté pour donner un univers graphique particulier à l’univers de cette nouvelle héroïne.
En conclusion, Batwoman c’est beau, ça se lit tout seul et c’est très novateur en terme de scénario et de storytelling. Je recommande les yeux fermés et je n’hésite pas à en faire un comic-book culte car le potentiel est là. On reparlera certainement longtemps de cette superhéroïne.
Attention : Adultes seulement.