
Je suppose que beaucoup de monde se souvient du film Rocketeer de Joe Johnston. En revanche, combien parmi vous savent qu’à l’origine du film, il y a un comic-book. De surcroit, combien parmi vous sont dans l’erreur en pensant que ce héros a été crée pendant le golden age des comics (vers 1940). Rocketeer est un personnage de comics crée par le dessinateur Dave Stevens dans le début des années 80. Tout d’abord publié sous la forme de back-up à la série Starslayer de Mike Grell, la création de Stevens parviendra à se faire remarquer jusqu’à obtenir son propre comic-book. En 1991, Disney portera les aventures du héros à l’écran sous la réalisation de Joe Johnston (à qui on doit le tout récent Captain America), mais le faible succès du film en salles dissuadera les producteurs d’en faire une trilogie. Dave Stevens animera les aventures de Rocketeer de 1982 à 1995 avec un total de 7 épisodes. L’intégrale du Rocketeer de Dave Stevens a été réédité cet été en France chez Delcourt (il y a eu une première édition chez Comics USA il y a bien longtemps). Dave Stevens, le créateur du personnage, est décédé depuis 2008.
L’histoire se passe en 1938 à Los Angeles. Cliff Secord, un jeune pilote local, fiancé à la jolie Betty, découvre dans son avion une roquette expérimentale laissée par des malfrats. Cliff y voit un moyen de se faire de l’argent pour garder sa petite amie qui cède aux sirènes d’Hollywood, mais, au final, il va surtout s’attirer beaucoup d’ennuis.

Il y a beaucoup de raisons d’aimer ce Rocketeer, présenté pour la première fois en intégralité sous forme d’hommage testamentaire à Dave Stevens (même si la sortie du Captain America de Joe Johnston coïncide de façon mystérieuse avec la sortie de l’album). Tout d’abord, Dave Stevens s’inspire véritablement de l’ambiance des récits d’aventure des années 30 à 50, plaçant son Rocketeer dans la lignée des héros de cette époque que sont Doc Savage et le Shadow (il parait qu’il fait d’ailleurs quelques allusions voilées à ces deux héros). Il s’inspire aussi de la pin-up de l’époque Betty Page, dont la fiancée du héros est le portrait caché (Attention : certaines scènes contiennent un peu de nudité qu’on ne retrouve bizarrement pas dans l’adaptation cinématographique de Disney). On peut aussi apprécier le fait que Cliff Secord n’est pas un super-héros et que ses motivations paraissent au final un peu égoïstes (il devient Rocketeer pour garder sa fiancée). Il ne faut cependant pas oublier que le plus gros point fort de l’album reste une certaine innocence dans les aventures de Cliff, reflet d’une période plus innocente où un homme avec une roquette sur le dos pouvait émerveiller les foules. Cette innocence apparait autant dans le récit que dans les dessins et nous font oublier la période actuelle des comics dans laquelle les histoires de super-héros sont plus sombres et matures. C’est une véritable bouffée d’air frais et une franche réussite que cet album.
Trois mots qualifient cet album : simple, frais et efficace. Attention peut-être à ne pas le laisser dans toutes les mains pour cause de nudité légère (même si de mon avis il n’y a rien de vraiment choquant). Si vous avez bon goût, vous craquerez pour cet album.