Flash par Johns et Manapul
Lundi 31 octobre 2011S’il y a bien eu un personnages victime du manque de cohérence éditoriale depuis la fin d’Infinite Crisis, c’est bien Flash. Revenons un peu sur l’histoire du personnage. Depuis le sacrifice de Barry Allen dans Crisis on Infinite Earths en 1985, le costume de Flash a été porté par Wally West, ex-Kid Flash des Teen Titans. Wally devient donc le troisième Flash, succédant ainsi à Jay Garrick et Barry Allen. Pendant toute la durée de son run et après des débuts mitigés, deux auteurs feront de Flash une série de très grande qualité : Mark Waid en introduisant le concept de la Force Véloce et Geoff Johns en mettant avant les vilains de la série, les Lascars. Peu de temps avant Infinite Crisis, Johns se retire de la série Flash et la décision est prise de changer de héros. La nouvelle série Flash accueille donc Bart Allen, ex-Impulse et ex-Kid Flash II, qui est miraculeusement devenu adulte à la fin d’Infinite Crisis. Les lecteurs, peu enthousiasmés par ce nouveau changement et par le duo scénaristique constitué de Danny Bilson et Paul DeMéo, boude cette série. Bart est alors tué (mais que temporairement comme c’est le cas dans les comics) afin de laisser la place au retour de Wally. Bonne nouvelle pour les fans puisque le scénariste Mark Waid revient pour l’occasion. Mais gros problème, Wally partage l’affiche avec ses enfants, les éditeurs espérant surfer sur la vague du succès du film « Les Indestructibles » de Pixar. Les lecteurs boudent à nouveau le changement même si les prestations de Waid et de son successeur Tom Peyer sont plutôt honorables. On demande alors à Geoff Johns de faire le ménage comme il l’a fait sur Green Lantern et on lui donne carte blanche pour ressusciter Barry Allen.
La nouvelle série Flash fait suite à Flash Rebirth de Geoff Johns et Ethan Van Sciver. Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas lu Rebirth, c’était très éditorial et les dessins de Van Sciver ne conviennent pas au personnage. Au final, c’est très dispensable comme lecture (sans être spécialement mauvais non plus). La seule chose qu’il faut savoir est que Barry Allen est revenu récemment à la vie. Il reprend alors la vie qu’il a laissé en cours et réintègre la police scientifique après avoir fait croire qu’il a fait partie d’un programme de protection des témoins pour expliquer son absence. Vous voilà parti pour ce premier run de Geoff Johns et Francis Manapul qui réunit les 6 premiers épisodes de la nouvelle série Flash (publié intégralement dans DC Heroes 5).
Barry Allen reprend sa vie en main. Il reprend son travail de policier scientifique et parcourt les rues de Central City en tant que Flash. Cependant, la paix va être de courte durée lorsqu’un homme portant le costume du Maitre des Miroirs est retrouvé mort. Pour compliquer la chose, un groupe de Lascars venu du futur et se prétendant du bon côté de la loi le pense coupable du meurtre et veut l’arrêter pour qu’il soit jugé au XXVème siècle.
Si je suis mitigé concernant le retour de Barry (trop sérieux en comparaison de Wally), il m’est en revanche impossible de discuter la qualité de ces épisodes. Johns est très à l’aise avec l’univers de Flash, et notamment les Lascars. Je regrette néanmoins que sa caractérisation de Barry Allen soit un peu datée (le personnage semble ne pas avoir évolué depuis les années 60) et que Johns soit un peu frileux à vraiment décoincer le personnage (en même temps, il a le même problème avec Green Lantern : Hal Jordan et Barry Allen étant sous sa plume presque interchangeables.). La révélation de la série, c’est le dessinateur Francis Manapul, qui, au coté du coloriste Brian Bucceletto, impose un nouveau standard graphique sur le personnage de Flash. C’est très beau, les couleurs font pastel et les dessins sont très énergiques. On a rarement vu la vitesse de Flash aussi bien rendue.
Flash fait donc un retour en force avec cette série. L’association Johns/Manapul est pertinente et Geoff Johns renoue avec ses débuts lorsque Wally West était Flash (sans oublier le gag de la poupée dans le deuxième épisode qui est très drôle). Je recommande vivement cette série.
Vous pouvez consulter la galerie de Francis Manapul sur Deviantart. D’ailleurs, certaines illustrations de l’article sont directement issues de sa galerie.