Tutoriel de conversion 3D nouvelle version (GIMP+Bas Relief)
Mercredi 30 juillet 2014J’ai déjà écrit sur ce blog des tutoriels de conversion 3D mais cette version sera certainement celle qui rend le mieux compte de ma connaissance actuelle de ces logiciels. En effet, lors de mes précédents tutoriels, je commençais tout juste à explorer la conversion 3D et je n’avais pas encore toute la pratique que j’ai maintenant. Mais il est temps de dépoussiérer tout cela et de vous faire découvrir tous les mystères cachés derrière la conversion 3D (musique de suspense). Je vais donc prendre en exemple la conversion de la variant cover de Bryan Hitch du numéro 33 de Batman, mais il faut que vous sachiez que la méthode que je propose peut s’adapter à tout type d’image. Tout d’abord, faisons une petite vérification du matériel. Il vous faut tout d’abord un ordinateur (si vous lisez ce tutoriel sur votre smartphone, courez tout de suite vers votre ordinateur) et une paire de lunettes 3D (pas les Real3D ou autres utilisées dans les salles obscures) à filtre rouge et cyan ainsi qu’une image à convertir. Voici la mienne qui est plutôt cool mais encore une fois, rien ne vous interdit de prendre une photo de Belle-Maman comme image de départ :
Avant de commencer, nous devons d’abord télécharger et installer GIMP (http://www.gimp.org/), un équivalent gratuit à Photoshop (d’ailleurs tous les logiciels avec lesquels je travaille sont gratuits). Nous voici enfin prêts.
Première étape : Dessiner la Depthmap
La quoi ? La Depthmap ou carte de profondeur. La depthmap est l’étape essentielle à la conversion 3D. En effet, la depthmap est un dessin qu’on va créer et qui va contenir toutes les indications de profondeur qu’on veut donner à notre conversion 3D. Réussir sa depthmap, c’est réussir sa 3D.
Tout d’abord, on va sur l’icone de notre image de départ, on fait un clic droit et on ouvre l’image sous GIMP.
GIMP démarre et nous ouvre notre image (c’est bon, tout le monde suit là ?).
On localise la fenêtre des calques et on clique dessus la petite icone pour ouvrir un nouveau calque.
Une nouvelle fenêtre apparaît. On sélectionne couleur de premier plan puis on valide.
Normalement à partir de cette étape, notre image est entièrement recouverte d’un calque noir. Ce calque sera amené à devenir notre depthmap.
Mais précisons tout d’abord ce qu’est une depthmap et comment ça fonctionne. La depthmap est un dessin constitué de couleurs noires, blanches ou grises et qui va servir à donner les indications de profondeurs à notre future 3D. Concrètement, toutes les parties en blanc seront au premier plan, celles en noire en arrière-plan et tous les gris intermédiaires serviront pour les plans intermédiaires (là, j’imagine que ça se corse un peu). Pour dessiner la depthmap, on va se servir de l’image d’origine comme guide. On commence par abaisser l’opacité du nouveau calque (pas entièrement hein) pour à nouveau apercevoir notre image d’origine. Vous pouvez aussi zoomer sur l’image avec la loupe pour mieux voir les détails.
A partir de la boite à outils, on clique sur l’outil de sélection libre pour sélectionner les parties de l’image qui nous intéressent. On remplit alors la partie sélectionnée avec une couleur ou un dégradé suivant la situation. Les outils correspondant à ces fonctions sont ceux qui seront les plus utilisés lors de l’élaboration de la depthmap.
Les petits carrés noir et blanc correspondent à la sélection de couleur. Cliquer sur l’un d’eux fait apparaître la fenêtre de modification de couleur. On modifiera surtout la couleur de premier plan. La couleur d’arrière plan sera essentiellement utilisée dans les dégradés. Attention, seuls les gris nous intéressent.
A partir de là on peut commencer à travailler. Dans un premier temps, j’ai sélectionné la main de Killer Croc qui est en premier plan et je recouvre ma sélection de couleur blanche.
Le dessin de la depthmap commence. N’oubliez pas de remettre la transparence à 100% avant de la sauvegarder le plus souvent possible car on n’est jamais à l’abri d’une coupure de courant qui vous fait perdre tout votre travail.
Voici les différentes étapes dans l’élaboration de ma depthmap :
Bon ok, cette conversion est plutôt compliquée et implique quelques dégradés comme par exemple sur le corps du Joker. Les dégradés sont difficiles à utiliser pour des novices. On sélectionne une couleur pour la couleur de premier plan et on en sélectionne une autre pour la couleur d’arrière plan et on remplit la sélection avec un dégradé de ces deux couleurs. Ça permet de traiter de la profondeur d’un objet qui est sur plusieurs plans (ex : un sol, un mur, le bras de Phoenix Wright quand il pointe le coupable du doigt http://xmancyclops.deviantart.com/art/Ace-Attorney-3D-Anaglyph-3-338178791 etc …). Avec le temps, le dégradé sera l’un des nombreux outils que vous apprendrez à maîtriser pour mettre en valeur certains détails subtils de votre conversion 3D. J’en profite aussi pour ajouter que vous pouvez très bien faire votre depthmap sous Photoshop si vous possédez ce logiciel. J’ai néanmoins une préférence pour GIMP parce qu’il est gratuit tout en étant aussi performant que Photoshop.
Bon,maintenant que la depthmap est faite, on a passé le plus dur. Il est donc temps de réaliser notre conversion 3D.
Deuxième étape : La conversion en elle-même
Beaucoup utilisent GIMP ou Photoshop pour réaliser directement la conversion 3D mais personnellement je n’ai pas réussi à maîtriser cette méthode. Je vais plutôt vous recommander de faire votre conversion avec Bas-Relief et vous allez voir, c’est beaucoup plus simple car, à partir de là, on n’a plus de calques à gérer. Une fois que votre depthmap est correctement sauvegardée, vous pouvez fermer GIMP. A partir de là, on va utiliser Bas-Relief, un logiciel gratuit dans sa version démo. Pas d’inquiétude, la version démo sera suffisante pour le travail à faire et vous pouvez la garder sans limite de temps. Téléchargez tout d’abord Bas-Relief au lien suivant http://www.3dmix.com/eng/barelief.php, dézipper le tout où vous voulez puis lancez le programme. Une nouvelle fenêtre s’ouvre, signe que tout se passe bien. A partir de là, vous cliquez sur le premier open et vous chargez votre image originale (souvenez-vous, c’est la photo de Belle-Maman) puis sur le second open pour charger votre depthmap. Un peu plus bas, il y a toute une série de différents réglages. Celui qui est intéressant est celui qui commence par « parallax » car il concerne la profondeur de champs. Par défaut il est à 4 (en général, c’est suffisant) mais pour cette conversion je l’ai mis à 5. Une fois l’image chargée, la depthmap chargée et ce réglage fait si besoin est, il ne vous reste plus qu’à cliquer sur Anaglyph Image.
Une petite fenêtre s’ouvre pour vous proposer un choix (oui, je sais, choisir c’est l’angoisse) entre le mode colour, half colour ou grey. Le mode colour permettra de créer un anaglyphe sans toucher aux couleurs, le mode half colour permet d’atténuer certaines couleurs (notamment des rouge et bleu trop flashy qui rendraient la conversion 3D pas jolie à regarder avec vos lunettes 3D et qui font saigner les yeux) et le mode grey qui est un mode noir et blanc qu’on utilise si aucun des réglages précédents n’a convenu ou si on veut donner un côté rétro à sa conversion 3D. Très souvent, j’utilise le mode half colour mais pas cette fois-ci. Là je reste en full colour.
Il ne vous reste plus qu’à cliquer sur Save pour sauvegarder la conversion. Une fenêtre d’aperçu s’ouvre alors. Vous n’avez plus qu’à fermer Bas-Relief et à ouvrir votre conversion pour admirer le résultat.
Pour information, votre image n’est pas sauvegardée en .jpg mais en .tiff. Il s’agit d’un format haute résolution mais beaucoup de sites internet ne sont pas compatibles avec ce format. Moi, je convertis ces images en .png, un autre format haute résolution plus facilement accepté. Sachez aussi que si vous uploadez votre image sur Facebook, le site la reconnait mais il la convertit automatiquement en .jpg ce qui rendra votre image pixelisée et granuleuse. C’est pour cette raison que je n’aime pas poster directement mes conversions 3D sur Facebook et que je préfère Deviantart.
D’ailleurs, en parlant de qualité de conversion 3D, avez-vous remarqué ces traînées sur le côté gauche de mon image ? Ce n’est pas très beau quand même. Ça arrive parfois avec Bas-Relief et ça ne nous laisse pas d’autres solutions que couper un peu l’image si on veut les faire disparaître. Bon, ben c’est parti pour une troisième étape.
Troisième étape (optionnelle) : Se débarrasser des traînées
Bon, on va faire court : ces traînées sur le coté gauche, c’est moche. Cette étape est celle que j’aime pas faire car elle fait disparaître une partie de notre image mais elle est nécessaire dans le cas présent. Bien évidemment, si vous n’avez pas ces traînées sur la gauche, eh bien toutes mes félicitations, vous venez de faire votre première conversion 3D. Pour ceux qui les ont, on fait un clic droit sur notre image 3D et on l’ouvre avec GIMP.
On clique sur l’onglet image puis taille du canevas.
Une nouvelle fenêtre s’ouvre. On clique sur le symbole en forme de maillons de chaîne puis on réduit la largeur (l’unité exprimée ici est le pixel). Ici, je suis passé de 769 pixels de largeur à 737 pixels. Voici le résultat final :
Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Ce tutoriel a été entièrement réalisé par mes soins. Je vous invite à essayer de reproduire cette méthode chez vous et à me contacter par l’intermédiaire des commentaires pour toute difficulté rencontrée. Vos remarques ne pourront que m’aider à rendre ce tutoriel encore meilleur. Il me reste encore à évoquer les effets de jaillissements mais comme cette image ne s’y prêtait pas, ça fera l’objet d’un prochain tutoriel. Et surtout, n’oubliez pas une chose, faire de la conversion 3D, c’est fun, donc prenez du plaisir .