Depuis quelques années, les super-héros sont sortis de leurs cases pour investir d’autres supports afin de toucher un public de plus en plus large. C’est ainsi que les personnages de comics ont investis, petit à petit, les écrans de télévision et de cinéma dans des productions qui connaissent de plus en plus de succès. Bien évidemment, ils ont investi aussi nos consoles. Si au niveau des jeux, on trouve de tout au niveau qualité, il faut quand même remarquer que DC était à la traîne lorsqu’on parle de jeux de bastons puisque, mis à part Justice League Task Force et Mortal Kombat vs DC, il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Puis vint Injustice, un jeu de combat issu de l’univers DC et mettant en scène l’ensemble du DCU dans une storyline où Superman est devenu une sorte de dictateur et où Batman dirige l’Insurrection et demande l’aide de héros venus d’une Terre parallèle. Ce jeu, je l’ai découvert depuis peu lorsque j’avais récupéré une vieille 360 d’occasion. Le jeu est très beau, le gameplay vraiment bon avec ses combos en arc de cercle comme sur Street Fighter et le mode histoire est vraiment prenant ce qui est rare dans un jeu de baston. Bien évidemment, le jeu s’est vu décliné sous forme de comics vendus tout d’abord sur support numérique puis sur support papier. Adapté par Urban Comics en France, ce 1er tome est vendu en combo avec le jeu PC (assurez-vous quand même d’avoir un PC relativement récent et pas un vieux coucou comme moi).
Ecrit par Tom Taylor, le récit du comic constitue une préquelle au jeu de Netherrealm. L’action se situe 5 ans avant les événements du jeu. Superman vit alors une vie heureuse avec Lois Lane qui attend un enfant de lui. Mais c’était sans compter sur le Joker, ennemi traditionnel de Batman, qui décide cette fois-ci de s’en prendre à Metropolis et à son protecteur. Superman, sous l’emprise d’un gaz concocté par le Joker, s’en prend à Lois qu’il prend pour Doomsday et qu’il tue de ses mains. Le Joker ayant aussi volé une arme nucléaire qui se déclenche à l’arrêt du coeur de Lois, Metropolis est également détruite. Se sentant responsable, Superman décide qu’il est temps de se servir de ses pouvoirs en intervenant plus dans les affaires humaines.
Habituellement, j’ai beaucoup de réticences sur les comics adaptés d’un autre support, notamment lorsqu’il s’agit de comics adaptés d’un film. Mais chaque règle connait ses exceptions et ce premier tome d’Injustice en fait partie. En effet, Tom Taylor attache un soin particulier à ses personnages tout en posant les bases de l’opposition entre Superman et Batman. Les choses ne se produisent pas d’un coup et Superman ne devient pas dictateur du jour au lendemain. Tout cela se fait graduellement, par petites touches qui mènent de fil en aiguille à la situation du jeu. S’il est clair que les actions de Superman et l’opposition de Batman constituent le coeur de l’intrigue, les autres membres de la Justice League ne sont pas en reste puisque chacun d’eux va prendre position pour un camp ou pour l’autre. Sachez-le, dans l’univers d’Injustice, tout est possible et certains de vos héros préférés peuvent très bien tomber au champs d’honneur. Bref, ce projet est vraiment ambitieux et certains parleront certainement de Civil War à la sauce DC. Moi, ça me rappelle plutôt un titre plus ancien, Squadron Supreme, dont les membres étaient des pastiches de la Justice League et qui, pour moi, pose réellement les bases d’Injustice. A l’époque déjà, Hypérion (= Superman) et les membres du Squadron Supreme (= la Justice League) décident de faire de leur monde une Utopie. Mais Nighthawk (= Batman) réalise que cette Utopie sera une dictature et décide de s’opposer à Hypérion.
En définitive, ce premier tome est plutôt bon mais il n’est pas néanmoins parfait. En effet, si je n’ai pas parlé du dessinateur, c’est qu’il y a une bonne raison car ce premier tome ne compte pas moins de 7 dessinateurs et chaque épisode n’a pas moins de 2/3 dessinateurs ce qui entraîne un certain manque de cohérence graphique. Néanmoins, je recommande cette série ambitieuse, détachée de la continuité DC et qui, par conséquent, se suffit à elle-même (même pas besoin d’avoir joué au jeu pour l’apprécier).